Ecole de Adi Yoga - Nantes et Ile de France
 
Jour 92

Jour 92

Encore deux jours avant la seconde perf. Aujourd'hui, j'ai eu des nausées pendant l'après-midi. Franchement je n'ai pas à me plaindre. J'ai encore maigri : 66kgs. J'ai un corps tout léger comme un petit oiseau. J'adore ! Je vais contacter "Comme j'aime" pour lui filer des conseils.

Nous avons téléphoné à mes parents. C'est impressionnant comme ils se réjouissent d'un rien. Ils sont tellement inquiets, à l'affut e la moindre bonne nouvelle. Ils m'ont dit qu'ils ont fait des prières ensemble pour moi. C'est beau !

Je perds les salles de yoga les unes après les autres. Ah ! La servitude volontaire... Je précise que ce n'est pas moi qui ferai cours, du moins au début. Je leur ferais trop peur. Remarque, je pourrais lancer un cours pour anorexiques.

J'ai écrit un certain nombre de livres, surtout dans les années 2000, et que je n'ai jamais cherché à faire publier. Et je pense que ce serait le moment de me mettre à la relecture pour effectuer si nécessaire quelques mises à jours. Cela demanderait un travail énorme mais si je ne le fais pas, le travail de l'écriture (énorme aussi) n'aura servi à rien.

Quand j'ai commencé à écrire, j'étais incapable de tenir ma pensée et de la traduire en mots. J'écrivais la nuit car j'avais un emploi dans la journée. Pour te donner un ordre d'idée, une nuit était nécessaire pour écrire et valider juste un paragraphe. J'avoue que c'était une torture, et avec la dyslexie en plus, il m'arrivait de ré-écrire plusieurs fois chaque mot ! Ce fut une expérience laborieuse d'extraction de mon cœur. Je dis bien "de mon cœur", car je me défendais de tenir des discours démonstratifs, logiques et sans âme. Quand il en est ainsi, on part toujours en live vers des destinations improbables et des démonstrations abstruses.

Par chance, dans ma tradition, les maîtres mettent un point d'honneur à "faire gicler" leurs textes, poèmes ou chant d'éveil, d'un seul coup d'un seul sans changer ne serait-ce qu'une seule virgule. C'est capital pour eux, et souvent ils mentionnent quelque chose du genre : "écrit spontanément d'un seul geste et sans correction, pour Untel ou pour que tel événement auspicieux arrive..." C'est le langage spontané du cœur. Parfois, cela peut être incompréhensible... sauf pour le cœur ! Poussé à l'extrême, c'est aussi la langue des Siddhas où tout est métaphorique et aux sens multidimensionnels, comme la Vie, finalement.

Inspiré par eux, je m'y suis entraîné rigoureusement pendant de longues années. En ce domaine, le mental ne peut quasiment rien exprimer, il devient infirme quand on lui demande de telles choses, et comme disait Lacan "seule la poésie peut rendre compte". Je ne sais pas si j'y suis parvenu, mais au moins ce que désormais j'écris est-il bien le reflet de mon cœur.

J'ai appris dans cette aventure que ce n'est pas l’excellence technique qu'on doit développer pour y parvenir mais la simplicité et l'ouverture du cœur qui à leur tour permettront cette spontanéité. Quand prend place cette évolution dans l'écriture, on est assuré qu'elle est due à une évolution intérieure de l'être plutôt qu'à un quelconque progrès littéraire.

C'est important, car pour enseigner ou partager le Dharma, la parole doit également surgir du cœur avec spontanéité faute de quoi elle deviendrait discours sec et sans amour, et à son paroxysme une propagande qui desservirait jusqu'à son auteur.

Oh ! Allez ! En fait, c'est important pour tout, pour toute la vie en tous ses aspects !

2 Comments

  1. JeunePadawan

    Ces mots que tu partages, parfois au delà de leur compréhension résonnent dans mon coeur, pour ne pas dire nos cœurs. Il s’agit d’autre chose qu’une compréhension mental. De cœur à cœur ces verbes sont des chants pour l’âme de celui qui les lit.
    La relecture et la publication de ces livres est une idée lumineuse 🙂

  2. LE MOULLEC

    Merci, Navjeet ! Tu confirmes mon propre cheminement dans l’écriture, et c’est une sacrée expérience ! C’est la Voie du Verbe, comme l’a baptisée Laurence Nobécourt. Une voie parmi d’autres bien sûr, qui mènent toutes à la Vie, si l’on veut bien s’y a(ban)donner.

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