Ecole de Adi Yoga - Nantes et Ile de France
 
Jour 9

Jour 9

Réveillé à 2h cette nuit. Ça fait un peu tôt pour la sadhâna. Et puis je tousse beaucoup, ce qui me décourage d'aller sur le tapis tout de suite. Je vais pisser, prends une cuillerée de miel, puis de l'eau, puis me badigeonne la poitrine d'huile essentielle de gaulthérie. C'est plutôt fait pour les muscles et les entorses, mais cette huile-là m'apaise. Je retourne me coucher en chantant longuement le mantra d'Amitayus. Il est très clair que ce "mantra de Longue Vie" recharge vraiment les batteries. Je dors, la tête posée sur les genoux du bouddha qui me caresse les cheveux, visualisation que je recommande souvent à mes étudiants de pratiquer. Avec le temps, j'ai appris que les visualisations permettent de révéler la réalité kaléidoscopique de notre conscience et par cela de sortir de la débilité du samsâra de façon objective tout en actualisant la sagesse infinie de l'Univers.

Je me réveille finalement à 7h. Peu de temps devant moi, je n'effectue qu'un ou deux exercices du kriya, les plus importants. Puis je pars pour le cours du mardi matin. Ce sera un nouveau calvaire d'essayer d'aligner deux mots sans tousser et de donner des explications claires de la série de yoga en cours. Mais je suis toujours récompensé par le bonheur de voir les élèves évoluer, s'appliquer, prendre leur pied... Oui, quelle compensation ! Merci.

Je crois que je dois donner plus de détails car il n'y a pas seulement l'emphysème et l'asthme qui sont en jeu. Une difficulté essentielle est que ma salive est salée, que le sel me fait tousser (c'est comme une répulsion automatique) et cette salive salée se manifeste la plupart du temps lorsqu'il s'agit de parler et/ou de manger, et parfois même de rouler une pelle ! C'est ainsi depuis longtemps mais cela restait très gérable. Plus maintenant. Il s'agit d'une exacerbation du phénomène et qui prend désormais place dans un terrain de maladie respiratoire bien plus grave.  J'ai donc supprimé toute relation au sel depuis plus d'un mois. Beurre doux (réel exploit pour un Breton) et toute la nourriture préparée sans sel.

Est-ce le "sel de la Vie" qui m'indispose ? Ou bien en ai-je trop abusé ? La prise de sang quant à elle dit que le taux de sodium est au maximum du quota acceptable. 😉

Un peu rechargé en Prâna, mon état d'esprit y ressemble : un peu rechargé... Mes réflexions portent sur la difficulté de maintenir le souffle de vie alors qu'on sait parfaitement qu'il s'en ira, la difficulté de créer, construire, projeter toutes choses vers la fin du monde. Car, oui, la fin du monde c'est bien ce qui arrive quand tu meurs. Elle est bien plus évidente et inévitable que les petits émois des survivalistes qui voient la fin plus en-dehors de leur conscience qu'en eux-mêmes !

En pensant à tout cela aujourd'hui, quelque chose de tendre se dessine : en fait, ce qui compte est d'imprimer un mouvement d'amour, de sagesse et d'évolution dans l'Univers, pour tout et tous. Le reste n'a pas d'importance. C'est comme planter un arbre alors qu'on sait qu'on ne le verra jamais adulte, faire un enfant qu'on ne le verra pas devenir vieillard. Au fur et à mesure que plus rien ne m'intéresse, j'ai l'impression que je suis de plus en plus connecté à tout. Je crois que c'est cela l'amour. L'abandon de tout espoir pour soi-même, et finalement l'abandon de soi-même.

Il n'y a qu'un seul corps, le Grand-Corps-des-Êtres. C'est ça hein ?

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