Ecole de Adi Yoga - Nantes et Ile de France
 
Jour 420

Jour 420

Je ne vais pas bien du tout. Je crois que je suis en dépression. Qui l'eut cru que l'itinéraire d'un yogi serait un chemin plus lumineux que les autres ? On dirait que sur la route de la Grande Perfection de l'Adi Yoga, il y a des zones d'ombres terribles et parfois terrifiantes.

Deux nouvelles métastases sont apparues pour lesquelles je vais avoir des séances de radiothérapie, en plus du reste. Et par-dessus le marché j'ai le Covid, ce qui dans mon état n'est pas top. J'ai dû annuler en catastrophe la formation Medecin'Gong qui commençait le 1er novembre. Pauvres stagiaires... Ils ont été compréhensifs. Ouf ! De toute façon, même sans Covid, je réalise que je n'aurais pas eu la force de tenir ce stage.

Mon temps se passe entre dormir presque toute la journée et vaquer à quelque inutile occupation quand une paupière se lève. J'ai l'impression de ne plus servir à rien et que mon temps est révolu.

Dans le creux de la vague, je n'aurais pas pensé que ce creux pouvait être aussi profond. Tout me dégoûte, la nourriture, le samsara, même mon corps parfois. Elle est où la Claire-Lumière ? Pourtant elle "revient" un peu, juste en écrivant ces lignes. Peut-être qu'il faut que je m'exprime plus, ce que je fais pourtant en vous écrivant. Ce qui me déprime le plus, c'est que je n'en vois pas le bout, il faut tout le temps être aux taquets, debout, combattre sans un instant de répit. Je ne sais plus ce qu'est le bien-être, je veux dire juste avoir les petits soucis quotidiens de tout le monde. Et pourtant, il y a bien pire que ma situation, mais je sais que comparer le niveau de souffrance des uns et des autres est plutôt casse-gueule. Alors, je m'arrête là. Si mon temps est vraiment révolu, pourquoi je ne meurs pas maintenant ?

Ma vie a été une grande et belle aventure, une épopée même ! Et aujourd'hui c'est la déglingue. Suis-je en capacité de repartir en aventure ? En ai-je vraiment envie d'ailleurs ? Je ne sais pas.

Quelle indécence de vous écrire tout ça. Mais je m'étais engagé à ne pas jouer les maîtres lumineux en masquant les bas-fonds du chemin spirituel, plutôt une sorte de "grand-frère" à l'empathie exacerbée et un peu de connaissances expérimentées.

Ô mon Guru ! Pense à moi, pense à moi...

4 Comments

    1. Sylvain

      Ces confessions ne sont pas du tout indécentes mais au contraire montrent sincérité, courage, et une remarquable attitude « horizontale » envers tes auditeurs:
      Tu ne caches pas tes zones d’ombres, tu ne te positionnes jamais au-dessus de tes auditeurs, tu es le véritable « ami spirituel » , l’allié salvateur .
      xxxxx

  1. Justine

    Aucune indécence dans cette authenticité, c’est une grande leçon d’humanité que tu nous offres. Puisse-t-elle rayonner dans les cœurs et les esprits.
    Puisses-tu recevoir le soin et l’amour de tous les petits frères et petites sœurs

  2. Frédéric

    Merci grand-frère de nous éclairer le chemin, en toute authenticité. Ta présence m’est précieuse. Je ne sais par quel miracle je t’ai rencontré. Peu importe. Je t’ai rencontré, quelle joie ! Je suis avec toi à chaque instant.

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