Ecole de Adi Yoga - Nantes et Ile de France
 
Jour 291

Jour 291

Conscience Primordiale

En fait, la conscience de base, libre et lumineuse, existe toujours quelles que soient les pensées et les expérience heureuses ou malheureuses qui la recouvrent. Cela ne signifie pas qu'elle soit cachée ou inaccessible. Au contraire, elle est présente et s'expose au grand jour en tout instant. Nous n'y prêtons pas attention, voilà tout ! C'est parce qu'elle est ordinaire et aussi habituelle.

La conscience de base est ordinaire mais nous avons été éduqués à rechercher l'extraordinaire. L'idée qu'il nous faille obtenir du plaisir et tenir hors de nos frontières toute forme de déplaisir est aussi une chose ordinaire, même si cela représente l'obstacle majeur à la reconnaissance de la conscience de base. Elle s'y déverse mais nous ne voyons que sa surface telle l'insignifiante luminosité de lucioles sous la lumière grandiose du soleil.

Quand nous dégustons un yaourt au chocolat, la conscience de base est présente. C'est justement elle qui permet cette action absolument pure, directe et automatique sur laquelle se greffent des sensations, des jugements et tout un ensemble expérientiel. Il en est de même si nous mangeons un morceau de fromage pourri. Il n'y a rien de divin ou d'éveillé à tirer de l'expérience. Ça l'est déjà. C'est un moment sacré en toutes ses parties.

Peut-être que le plus grand ennemi de cette conscience est la quête d'un quelconque développement justifiant nos interminables et vains efforts entrepris pour atteindre un état lumineux d'éveil.

Ce dont nous avons besoin est simplement de la reconnaissance, la reconnaissance de la conscience de base présente dans chaque acte, pensée et parole du quotidien. Nous devons abandonner tout espoir d'un "autre-chose" que ce qui est. Et il n'y a pas plus de raison de se désoler. Certes, l'entraînement de l'esprit est indispensable. C'est la fonction du Dharma. Mais cet entraînement devrait nous conduire vers la reconnaissance, et au final vers la gratitude et non vers un prétendu perfectionnement de soi. La gratitude, c'est le caractère élégant de la conscience de base à laquelle elle nous reconnecte.

Tant que nous pensons que nous existons comme entité séparée, il ne nous est pas possible de reconnaître cette conscience fondamentale car les spécificités de l'incarnation forment un voile, une coque sur l'oeil de l'esprit. Cette vue d'un soi strictement individuel en ce qu'il est détaché d'elle, par ses tentatives de manipulation, est la source folle de tous nos problèmes. La conscience fondamentale est automatique et n'est pas en quête d'objets mentaux ou physiques pour être. C'est la conscience consciente d'elle-même indépendamment d'objet comme d'absence d'objet. D'elle-même découlent les qualités (dites) éveillées comme la bonté, la confiance, l'intrépidité, toutes "de base" elles aussi.

Quand l'esprit est bien éduqué, calme, détendu et ouvert, il n'y a rien d'autre à faire que d'être et vivre dans ce sillage. Un vaste champ lumineux qui s'éclaire lui-même... Et que la fête continue !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *