Ecole de Adi Yoga - Nantes et Ile de France
 
Jour 246

Jour 246

L'esprit est de la matière, la matière est de l'esprit. Tant que nous ne ressentons pas ainsi notre existence, notre "corps-esprit", notre vie est incomplète et soumise à la dualité. Ce n'est pas une théorie philosophique abstraite. Il est question de sensation, question du "corps sensitif", celui qui nous permet de sentir la matière dans l'esprit, ou l'esprit dans la matière. Il est question de complétude et de la vivacité de notre être.

Même lorsque nous méditons, nous ne pouvons faire abstraction des sens. Au contraire, appuyons-nous sur eux le plus directement possible. Car les sens savent apprécier le "corps-esprit" de chaque objet et restituer une expérience globale, complète. Si une sensation devait être plus physique ou bien plus mentale, c'est que nous la couperions en deux du fait de l'ignorance, de nos névroses et notre mauvaise éducation.

Quand Bouddha demande d'abandonner les sens et leurs objets, il ne demande pas de couper l'expérience, ce qui équivaudrait à une mutilation nous privant de tout espoir. Il demande de ne pas suivre les sens, de ne rien conclure et de laisser être l'expérience. Lorsqu'on laisse l'expérience sensitive être ce qu'elle est, elle se révèle dans sa totalité, dans sa perfection, dans son immédiateté, et les frontières du soi-disant corps perdent leurs limites étriquées.

C'est un peu pour cela que les yogis et yoginis font rarement de grands philosophes. Ils veulent faire l'expérience en premier, goûter à la saveur d'être, et éventuellement élaborer par la suite des théories pour tenter de rendre compte.

PS Précision pour celles et ceux très attaché-es aux formulations du yoga, le "corps-esprit" dont je parle n'est rien d'autre que le corps pranique, pranayamakosha, auquel les cours de l'année 2019-20 étaient indirectement consacrés. (Ça ne nous rajeunit pas...)

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