Je suis rendu à douze heures de sommeil par jour. La morphine, ça calme grave quand-même ! Parfois, je prends de la codéine en plus. Alors là, mes nuits sont épouvantables, remplies de cauchemar. Ce qui est chouette (un des bienfaits du Yoga du Rêve sans en être la finalité), c'est que dès que j'en ai marre, je me réveille, me lève et fais autre chose. Ou bien je réoriente le rêve. Toutefois, les drogues ne sont pas bonnes pour un yogi ou une yogini. Cela peut altérer l'esprit et le jugement et réduit les siddhis (pouvoirs mystiques). Il faut être vraiment obligé, ce qui est mon cas, car sur une échelle de 0 à 10, elles sont passé de 9 à 4 ou 5 !
Heureusement, cela n'a pas d'impact sur mon esprit en-dehors du sommeil, sinon je ne vous écrirais pas. Je sens aussi que cette fatigue qui me fait tant dormir n'est pas naturelle. Il n'y a pas de "coups de barre" ou de sensation d'épuisement mais une sorte de lassitude lancinante et douce. En faisant des efforts, je pourrais dormir moins. Mais je sens aussi que je me répare en profondeur dans ce sommeil. C'est mon nouveau traitement puisque l'immuno a été arrêtée, en catastrophe encore une fois.
Psychologiquement, c'est encore difficile d'accepter d'être "stoppé" et de vivre sereinement cette oisiveté médicale. Je ne pensais pas qu'on pouvait avoir à produire autant d'efforts pour ne rien faire... 😉 Je me demande vraiment comment sera le court avenir qu'il me reste à vivre. A plus forte raison faut-il demeurer dans la Claire-Lumière, n'est-ce pas ?
