Dans les milieux spirituels, on parle de plus en plus souvent d'amour en tant qu'énergie universelle qui relie les êtres et parfois même comme la cause et la conséquence de la Création. C'est beau et cela représente une évolution de l'Humanité, même si par ailleurs elle continue de dégénérer globalement. Peut-être est-ce du à la loi de parité ?
Mon expérience en tant qu'Adi Yogi ou tout simplement humain ordinaire est différente. Je pense que l'amour est la substance même de l'Univers, le substrat à partir de quoi il est fait et se meut et non pas seulement une énergie de reliance. S'il en est ainsi, alors, nous n'avons pas à nous relier les uns aux autres, ce qui serait un non-sens, nous n'avons pas à "pratiquer" l'amour, le chercher, le donner, le recevoir... Nous avons seulement à nous ouvrir et à reconnaître la réalité de notre propre substance. Et reconnaître celle d'une supposé "autre" n'est même pas nécessaire !
Quand tu comprends cela, c'en est fini de toutes ces gesticulations pour s'améliorer, se développer spirituellement, devenir meilleurs. Être de "bonnes personnes" comme je l'évoque souvent ne tient qu'à cela. Pas de place ici pour partir en guère contre un ego supposé vilain, pour s'épuiser psychologiquement et financièrement dans du développement personnel.
C'est pour cela aussi que dhyâna (la méditation) se place au quasi sommet des Yoga Sutra de Patanjali. C'est pour cela encore qu'au niveau structurel de la psyché se place la Bonté Fondamentale, cet élan naturel et immédiat de l'esprit suivant l'expression de sa substance.
Lorsque tu n'es plus focalisée et pilotée par les ersatz diaphanes de cet amour-substance que sont les relations amoureuses, le sexe, le besoin de reconnaissance (...) mais que la contemplation de "l'esprit tel quel" occupe ton temps, la spiritualité s'efface devant le Réel. Et toutes les illusions deviennent bénédictions !
- Maître, comment puis-je faire pour mieux m'entendre avec les autres ?
- Il n'y a pas d'autres...
