Ecole de Adi Yoga - Nantes et Ile de France
 
Jour 18

Jour 18

Je ne suis plus trop déprimé en ce moment. J'ai accepté par avance tout ce qui peut arriver. Je suis d'accord avec tout, c'est "open"...

Ma santé ne s'est pas améliorée mais semble stationnaire, donc très en-deça de ce que je pourrai supporter à long terme. Sur le pont à 2h40 aujourd'hui, ce qui m'a permis une sadhâna comme je les aime. Ce matin, ce sera l'atelier "survivre en milieu hostile", et vu l'heure matinale j'aurai du temps pour préparer. Je suis tellement honoré de servir ces étudiants si motivés !

Être moins déprimé n'empêche pas l'immense désarroi du "Bodhisattva au Cœur Brisé". Bien au contraire ! Mais je crois que la tristesse de la vue de la souffrance universelle est en réalité un super-pouvoir. Il n'y a pas de raison d'être affligé parce qu'il n'y a pas de "quelqu'un" qui puisse l'être, hormis bien sûr les "conglomérats psycho-moléculaires" qui se prennent pour quelqu'un ! Je veux dire que le souffrance de l'Autre ressentie semble être compensée par la joie infinie d'être du Tout et dans le Tout sans que cela soit altéré de perspectives et de souvenirs. Tu vois, je prends bien soin de ne pas parler du présent puisqu'il n'est qu'une posture parmi d'autres. Le Tout se fout du temps et de l'espace, ce par quoi il l'accueille quand-même. Et puis, il y a la vulnérabilité aussi. Se sentir vulnérable c'est être vivant, vibrant, en partance comme en devenir vers la cessation du connu et les joies extatiques des paradis à fonder, et peu importe qu'ils soient fantasmatiques. Encore un super-pouvoir.

En fait, la naissance, la maladie, la vieillesse et la mort sont aussi des super-pouvoirs car cela s'accompagne de la souffrance. Et la souffrance est une garantie d'existence, la condition nécessaire à sa disparition le jeu des contrastes. L'indispensable, je crois, c'est de ne point la fuir, ni de s'y attacher et surtout de ne pas la nier en jouant un personnage, ou encore en inventant des succédanés, des concepts, des croyances visant à la fourrer sous le tapis.

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