Ecole de Adi Yoga - Nantes et Ile de France
 
Un cauchemar lumineux

Un cauchemar lumineux

Ici commence une initiative certainement incongrue, un exercice, une sadhâna peut-être... Puisque nous sommes tous surveillés, voire transpercés par Big Brother, "l'ami Gogol qui veut ton bien", j'ai pris le pari d'être tellement transparent que... bref !

C'est donc un journal que je vais essayer de tenir jour après jour.

Je me suis réveillé cette nuit après un cauchemar, des histoires de voyages au-dessus de l'Atlantique avec des élèves de yoga. Quand j'ai réalisé que je rêvais j'ai entrepris de modifier le rêve, mais l'intensité de l'histoire a provoqué mon réveil. Tant pis. Tu veux connaître l'histoire ? Du moment que tu n'es pas psy, ça va.

J'étais "formateur en vol naturel", c'est-à-dire en vol sans accessoires, juste à la force des bras. Nous avions formé trois équipes de six personnes à peu près, hommes et femmes et devions faire un aller-retour Bretagne-USA. Tout se passait bien. Chacun avait les instructions et se débrouillait pour voler à deux-cent mètre d'altitude, assez bas pour voir la mousse des vagues et les petites embarcations et assez haut pour se sentir en totale liberté dans le vent frais. Mon équipe avait fait l'aller-retour en très peu de temps et nous sommes rentré à la base pour attendre les autres. La seconde équipe arriva peu après pour nous informer que la troisième avait disparu en mer. Je renvoyai tout le monde à leur recherche et pris le parti d'attendre de leurs nouvelles. C'était inquiétant. La base était un petit local perché en haut d'une rue dans village fleuri et verdoyant. On y accédait par des escaliers. Je n'avais pas envie d'y retourner. J'avais besoin d'air, et aussi de réfléchir.

Plus tard, je vis un homme forcer la porte du local, y pénétrer et en ressortir aussitôt. Il semblait très déterminé. Je commençais à me sentir mal. Une ambiance de catastrophe s'emparait de mon esprit et je commençais à douter qu'on puisse retrouver nos disparus. J'étais traversé d'un fébrile besoin d'action mais, démuni, je pensais devoir faire confiance aux deux équipes parties à leur recherche. Quelques instant plus tard, le même homme revint au local, cette fois avec un cameraman suivi d'une troupe. Je compris aussitôt : des familles s'étaient plainte de la disparition de leurs proches et une enquête était déjà en cours d'instruction. Je les entendais. "Comment est-il possible qu'on laisse ainsi des gens voler au-dessus de l'Atlantique, sans bouée ni balise de détresse ? Et a-t-il prévenu les autorités qu'ils allaient effectuer cette traversée dans le ciel et à la force des bras ?" Je me sentais coupable et réalisais l'horreur de la situation. J'aurais dû les prévenir que voler naturellement est dangereux.

Mais je savais également que le seul risque est de disparaître. Comme ça ! Pfiout ! Il est impossible de tomber, prendre feu, se noyer, entrer en collision... quand on vole naturellement à la force des bras dans le ciel ! Comment vais-je parvenir à expliquer que c'est merveilleux de disparaître du samsâra ? En me posant cette question, je compris rapidement que malgré la vindicte à venir je n'avais pas à me sentir coupable, que ce même samsâra et ses blagues hallucinantes était toujours sur le point de me rattraper. La culpabilité est un malentendu ("un mâle entendu", si tu es psy c'est cadeau !) Je devais donc assumer placidement une double action : celle de causer la disparition des apparences et celle de permettre leur non-disparition.

Réalisant le sens du rêve (je pratique le yoga du rêve), j'entrepris de le modifier. Mon intention était de rassembler les disparus et les survivants dans le ciel. Mais c'était trop intense. Je me suis réveillé. Et ma yogini s'est blottie contre moi.

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