Ecole de Adi Yoga - Nantes et Ile de France
 
Jour 90

Jour 90

Jour 90, ça signifie 3 mois quand-même ! J'adore ce genre de remarque qui ne sert absolument à rien. Ça, c'est fait.

Ce matin, j'étais encore épuisé. Ça a commencé à aller un peu mieux dans l'après-midi. Hormis cette fatigue, toujours pas d'effets secondaires à part quelques nausées passagères. Je passe aussi pas mal de temps à faire toutes sortes de dossiers, car étant désormais sans revenu et n'ayant droit à aucune indemnité, nous ne savons pas encore comment nous allons nous en sortir.

C'est mon Yidam qui s'occupe de notre prospérité, donc il va certainement s'incarner ou se manifester tôt ou tard. Les gens devraient tous avoir un Yidam. C'est indispensable pour se raccorder à l'être intérieur, tu sais, celui qui demeure lumineux, sans souci, dans la joie innocente de l'être et qui s'occupe de tout. Je ne suis pas multiculturel, mais je me dis que l'ange gardien, l'animal totem ou autres intercesseurs devraient bien faire l'affaire également.

Normalement, lorsqu'on vit dans l’État Naturel ou Claire-Lumière, on peut avoir tendance à penser qu'un Yidam est inutile. C'est une vision idéaliste parce que l'espace sans limite de la conscience ne rejette en rien les apparences et fabrications de l'esprit. De toute façon, dès que ta pensée contient la moindre parcelle d'exclusion, philosophique ou autre, sache que tu fais erreur et que tu entres dans le courant des fanatiques de la spiritualité pure et dure. Le retour de bâton sera terrible lorsque tu seras confrontée au Jeu Magique de la Création. C'est un peu comme ces gens qui proclament : "Untel est un vrai yogi éveillé. La preuve, il sait voler, engendrer de multiples corps de lui-même, mange végétalien, sans alcool ni tabac, chante des mantras toute la journée, connaît et pratique toutes les postures de yoga, ne s'énerve jamais, blablabla..." Ça n'est pas forcément un "yogi éveillé", peut-être juste un emmerdeur. Ou pas.

L'inclusivité est un critère essentiel sur le Sentier. L'amour christique en est aussi une illustration. De nombreux yogis et yoginis arrêtent toute activité à partir d'un moment dans leur vie, d'autres font encore des postures sur leur lit de mort, d'autres pratiquent la Folle Sagesse, et d'autres encore soutiennent une discipline irréprochable jusqu'au dernier instant. Les combinaisons possibles sont innombrables. Ce n'est pas seulement parce que chacun est unique. C'est aussi en rapport avec le But. Quand le But ou le Fruit est là, il n'y a plus rien à faire, et dans ce plus rien il y a tout ce que tu veux. Ça n'a plus la moindre importance. Le Maître ne fait rien, pour montrer l'exemple. Le Maître ne s'arrête pas un instant, pour montrer l'exemple. Ça va ! Bouddha en a longuement parlé : atteignant l'Autre Rive, le passeur laisse là sa barque devenue inutile. Mais il peut aussi poser juste un orteil et faire demi-tour pour devenir un "passeur" et aller et venir, conduisant les êtres vers l'Autre Rive. Il réalise ainsi l'unicité fondamentale du samsâra et du nirvana car, sous le fleuve de l'incertitude, il s'agit bien de la même terre !

Alors, n'oublions pas que le nirvana n'est pas moins illusoire que le samsâra. Il ne constitue une réalité ultime qu'en tant que cessation de la douleur et non un hypothétique paradis.

Si tu ne comprends pas, disons que le samsâra est une jolie fille habillée avec un sac à patates, et le nirvana est la même jolie fille, nue. Ça marche aussi avec les garçons.

(Après, si tu es Belge, je te signale qu'il n'y a pas de frites dans le sac...)

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