Jour après jour naissent les bébés et se revigore la Nature. Pendant ce temps, les liens se font et se défont, et à chaque chose en succède une autre. Passent les amours et trépassent vieux et malades. Rien ne dure plus que l'instant d'un soupir. De la mémoire, les images des camarades, amis, parents s'effacent une à une dans un défilé diaphane jusqu'à ce qu'il n'en reste rien. Puis vient le moment de la mort, rempli de pleurs et de stupeur, de gémissements et de regrets. Une vie vaine qui s'en va comme elle vint. Telle est la roue du samsara.
Dans les ténèbres de l'ignorance, qui fait mieux que de se croire immortel ou de vivre dans la digression incessante en manière de masquer la vérité ?
N'est-il pas temps, là, maintenant, sur ton cul, de vivre ce qui se présente comme offrande du Tout à ton insignifiance ?
N'est-il pas temps, là, maintenant, sur ton cul, de gouter à l'ineffable comme à l'ultime goutte de nectar qui ne se représentera ?
N'est-il pas temps, là, maintenant, sur ton cul, de trouver la lumière tant radiante qu'elle efface d'un coup tout ce que je viens de dire ?
