J'étouffe de plus en plus et dors la moitié du temps. Les perceptions commencent à changer. En ce moment, il y a une forte lumière jaune comme si l'univers avait été peint en jaune. C'est laid. Les contrastes entre les objets ont augmenté. Je vois de moins en moins bien en ce sens que mon champ visuel se rétrécit curieusement. J'ai toussé la moitié de cette nuit. Quant au goût, je n'en ai plus et de toute façon j'ai quasiment arrêté de m'alimenter. Ce n'est pas que j'en ai décidé ainsi mais que la nourriture ne passe pas et me dégoûte. A part être dans les bras de ma chérie, rien de cet univers ne m'attire. Et un peu ce journal aussi.
Quand mon esprit se détourna définitivement du samsâra, la disparition de tout intérêt pour les choses, idées et sentiments futiles, a jusqu'à ce jour engendré nombre d'expériences de liberté joyeuse et lumineuse. Il en est de même aujourd'hui à ceci près que la dégradation de mon état donne une coloration différente à cette forme de liberté. Je commence seulement à comprendre que je ne retrouverai pas ma "superbe d'antan" et que le moment est venu d'en faire le deuil.
OM AMARANAÏ DJI WAN TYE SWAHA
