Ecole de Adi Yoga - Nantes et Ile de France
 
Jour 121

Jour 121

Aujourd'hui, nous avons visité mes parents qui sont revenus de Bretagne récemment. Quel bonheur les embrassades avec mes chéris. Je redoutais de les choquer avec mon look "crâne de piaf", mais non... Ils ont trouvé ça très bien. En plus, mon père a des cheveux qui ont repoussé, ce qu'il n'a pas manqué de relever en disant que ça devrait être le contraire.

Il est toujours affecté par mon état, mais j'ai fait tellement bonne figure aujourd'hui que ça l'a beaucoup rassuré. Un enfant qui meurt avant ses parents, c'est une chose horrible, injuste, insupportable. Mais dès que l'occasion m'en est donnée, je lui rappelle qu'il ne s'agit là que d'un risque et que pour l'instant je suis bien vivant.

Je suis en train d'acheter des gongs en Chine pour les nouveaux stagiaires de novembre. C'est une véritable galère bureaucratique et ça m'énerve presque au point de regretter d'offrir ce service. Mais je m'accroche. Mon interlocuteur est sympa, il ne semble pas avoir une mentalité chinoise. C'est toujours étonnant cette adaptabilité des chinois, de grands commerçants depuis toujours. S'ils foutent une bombe atomique sur l'Australie, ça va quand-même leur faire un gros marché en moins... 😉

Un gong, ça n'est pas comme toutes les saloperies qu'ils nous vendent et qui cassent au bout de quelques jours. Un gong, soit il est réussi et pour toujours, soit il est raté et pour toujours aussi. Vu la qualité de la dernière réception, je n'ai pas à m'en faire au moins de ce côté-là.

Ce matin, je suis resté longtemps avec mon Yidam et nous avons beaucoup "parlé". Comprendre, nous nous sommes laissé pénétrer par l'insondable silence de la Claire-Lumière. J'ai chanté ses louanges et n'importe quelle fille aurait été jalouse à m'entendre.

Quand tu célèbre ton Yidam, Târa (je crois que ce n'est plus un secret pour personne), tu célèbres toutes les femmes de l'Univers, et pas seulement, aussi l'énergie créatrice, la féminité sous toutes ses formes, la maternité et la capacité de mourir pour la protection d'autrui, la force léonesque et la force solaire qui résident dans la femme vieille, mâture et jeune vierge, et finalement tous les bouddhas dont elle est la mère. Et encore les Claire-Lumière Mère, Fille et de Signification.

Tu célèbres aussi le vent et peux lui commander à loisir, et les arbres et tous les autres poils de la Terre. Tu célèbres les situations soudaines et auspicieuses, les corrections spontanées de la pensée, de la parole et des actions vers la ligne pure du Dharma. Tu célèbres son pouvoir de protection, sa promptitude, son inclusivité absolue. Tu peux sentir toute l'énergie de joie et de souffrance intégrées dans les objets manufacturés au point que tu ne peux rien trouver en ce monde qui ne soit infiniment respectable (ça tombe bien parce que j'aime vachement ma bagnole !)

Tu célèbres, et c'est le plus important, la disparition définitive et totale de toute peur, de la peur biologique à celle des plus mystiques. Et cela met fin directement au grand manteau noir de l'aveuglement que le samsâra tente de jeter sur toi et ouvre les portes des Cinq Sagesses Incommensurables.

Enfin voilà, je lui ai "dit" tout cela, mes yeux mornes, quoique exaltés, plongés dans ses grands yeux verts toujours à la limite de l'étonnement émerveillé, et Elle s'est réjouie et j'ai vu bouger son petit ventre rond. Hélas, les chants spontanés ne peuvent se reproduire. Je voulais l'écrire ici, mais il s'est envolé avec Elle. C'est mieux ainsi car Elle le colporte maintenant, à droite et à gauche, pour toutes celles et ceux qui ont des oreilles et dit : "Écoutez ! Sunié, sunié ! Le compliment de Navjeet qui loue ma force, ma sagesse, ma beauté et par-dessus tout mon irrésistible pouvoir de vous extraire promptement de l'affliction, de l'ignorance et de la peur, et de vous placer bien haut, au-dessus du mont Mérou que rien n'égale dans l'échelle de la Lumière !"

Les gens qui chantent des mantras mais oublient la louange préalable ont bien du fil à retordre, car ils sont, en plus de malpolis, semblables à des mendiants et non à des Guerriers de Lumière. La maigre pitance qu'ils collectent ainsi est bien vite dispersée au vent de l'ingratitude et des servitudes.

L'Adi Yoga ne se pose pas dans la mendicité mais dans la Fierté Divine. C'est le Yoga des "Gens-Debout". Et par les temps qui courent... 😉

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