Et aujourd'hui, les cures d'immuno reprennent pour trois mois au moins. Je n'avais pas le choix étant donné que les tumeurs avaient à nouveau grossi. Quand je pense que Florent Pagny a réduit sa tumeur de 50% en moins de trois mois !?! Je devrais peut-être l'appeler pour lui demander qui est son médecin. 😉
J'ai encore maigri et ne fais plus que soixante kilos. Cette pause depuis février a vu les effets secondaires s'estomper légèrement. Et il a fallu aussi augmenter les doses de morphine.
Je n'ai jamais réussi à réellement me projeter dans le futur. Je n'aime pas cela. Et désormais ce serait encore plus difficile de le faire. Mais finalement, c'est une joie d'être sans image du futur, de rester accueillant envers les innombrables "propositions de la Vie", des propositions qu'on ne peut justement pas percevoir si l'on se projette dans un futur qui sera par définition limitant et partiel.
Je crois que cette disponibilité n'est possible que dans la mesure où l'on réalise la vérité de sa propre inexistence et celle de sa propre mort à venir. Cela nous invite à nous relier à "ce-qui-est" et à "ce-qui-ne-meurt".
Débarrassé de soi, du passé et du futur, il persiste une nue clarté, vaste et tendre en sa propre vacuité autoconnaissante. C'est cette partie non née de la pure conscience, colonne vertébrale de tout être et de tout le sensible cosmique. Y demeurer revient à vaincre la mort et faire de l'amour le langage universel de tout ce qui communique.
