Bonjour les amies
On s'approche de la date anniversaire des premiers symptômes de la maladie. Un an déjà. Que s'est-il passé tout ce temps ? J'ai frôlé la mort et le désespoir, côtoyé le déni, la colère, l'errance interminable, la fin de tout désir et finalement de la colère aussi, l'envie de mourir, l'envie de vivre, l'absence de tout intérêt pour quoique ce soit, l'espoir, la jubilation, la clarté, l'illumination... La liste n'est pas exhaustive. Et de plus énuméré-je cela dans le désordre, car en matière de montagnes russes, les sommets sont autant imprévisibles que les creux !
Qu'ai-je gagné ? Rien, rien du tout, et j'ai surtout perdu, et pas seulement en poids. Bouddha serait-il fier de moi ? 😉
A propos de la mort, je peux vous dire que c'est assez sympa, pour peu qu'on veuille bien l'accueillir, ce qui fut mon cas, je crois. A propos de la vie, c'est un peu la même chose. Cela dit, c'est plus difficile de vivre que de mourir. J'espère que ça vous rassure un peu. Quant à re-vivre, c'est encore autre chose !
Il me semble que pour re-vivre il soit nécessaire de mourir, mourir à soi, aux idées, aux croyances et surtout aux habitudes qui nous pourrissent le cœur. Dans la "re-vie", il n'y a pas de place pour les schémas du passé, pas de retour en arrière. Quand Jésus a ressuscité Lazare, il ne s'est pas posé en faiseur de miracle. Il a dit : "Va, ta foi t'a sauvé !" Ce n'est pas la foi en Jésus ou en Dieu, mais seulement "la foi tout court". Jésus n'a rien fait. Et Lazare s'est sauvé seul en sa présence parce qu'il avait foi en la Vie. C'est tout. Les croyants ont besoin d'une personne incarnant le miracle de la Vie et de lui attribuer des actes salvateurs. Sans-doute est-ce moins effrayant qu'une lumière surgissant dans l’entrebâillement de la fenêtre du bonheur. Vient pourtant le moment où l'on accepte que tout est parfait et fonctionne admirablement.
