La première partie de l'entraînement méditatif concerne la relaxation. C'est-à-dire que nous devons être "relax" pour pouvoir méditer. Bien-entendu, la méditation en elle-même favorise cette relaxation. Mais d'un autre côté, si nous sommes trop tendu ou fatigué, ou encore inquiet, obsédé par quelque chose, il est très difficile, voire impossible de méditer. En fait, nous avons besoin de nous débarrasser d'un minimum d'empêchements, juste pour être relax. C'est un peu comme prendre sa douche après une journée de travail. Après une douche, on est toujours plus à l'aise, plus tranquille et en de meilleures dispositions pour s'engager dans de nouvelles activités comme celles de la soirée. Il s'agit de la même nécessité et du même procédé en ce qui concerne la méditation. Sur un plan émotionnel et psychologique, on est débarrassé des préoccupations les plus grossières, et on devient attentif et relaxé.

A l'Atelier de Méditation, on vous invite à laisser un peu de vos soucis au fond de vos chaussures avant de pénétrer dans la pièce. (Vous les retrouverez après, ne vous inquiétez pas!) C'est un petit effort mental, une intention assez efficace et surtout nécessaire pour initialiser la spirale si importante du lâcher-prise. Ensuite, les différents exercices que nous effectuons visent principalement à accentuer et à accompagner ce processus de "nettoyage". Traditionnellement, ce nettoyage psycho-émotionnel est appelé "purification". Sa connotation religieuse et en particulier judéo-chrétienne ne plaît pas à tout le monde. Aussi n'employé-je pas trop ce terme. Et pourtant l'idée de prendre sa douche après le travail ne choque personne! Ce serait une bizarrerie de penser que, parce que nous accumulons des impuretés dans notre cœur et notre esprit en raison de notre vie sociale, familiale ou autre, nous serions fondamentalement "impurs". La vie est parfois salissante, voilà tout!

Bref, le nettoyage énergétique (c'est bon comme-ça?) a pour bienfait de nous relaxer, puis de nous mettre rapidement en contact avec une partie plus intime, plus fragile et plus sensible de nous-mêmes. Et c'est cette partie qui commencera ensuite à méditer. D'ailleurs, c'est une partie qui médite tout le temps, dans l'ombre de notre esprit agité. Ici, on en devient seulement plus conscient. En fait, nous pourrions en rester là, je veux dire nous contenter de cette phase de nettoyage, car le simple fait d'être plus détendu nous éveille, nous permet d'être plus lucide et d'entrer en relation avec le monde d'une façon plus précise, plus directe et surtout plus ouverte.

Dans ces conditions, la méditation devrait plutôt porter sur l'entraînement à laisser cette porte ouverte. Ne devenons pas des techniciens mais essayons d'utiliser tous ces formidables outils pour être plus présent à la totalité de l'instant et de l'espace. Dhyâna (méditation) signifie à la fois ce qu'on fait pour méditer et ce qu'on est en méditant. C'est très particulier. Il y a une corrélation étroite entre l'outil et celui qui le manie. Ce n'est pas une subtilité existentialiste mais cela se rapporte à la plasticité de la personne humaine toute entière. C'est pourquoi la façon dont nous abordons la méditation, et notamment la nature de notre motivation, sont déterminants pour la suite de l'aventure.