Ecole de Adi Yoga - Nantes et Ile de France
 
Jour 216

Jour 216

Aujourd'hui, plus qu'hier, j'ai mal, très mal, trop mal. Mes genoux et chevilles ont doublé de volume et je fais de l’œdème. Tout mouvement de marche me demande un effort que parfois je ne peux pas réaliser. Rien ne parvient à me soulager. J'en ai marre et j'aimerais qu'on en finisse pour de bon. Quelle que soit la solution.

Mes amies, je suis bien loin d'être un bouddha, voyez-vous. Le Bouddha, lui, dans le plaisir ou la douleur, reste égal, toujours le même. Il demeure au-delà, paisible et bienheureux. Quant à moi, échevelé dans cette course folle du Bodhisattva, je suis encore sur le chemin de l’Éthique et de la Contemplation. Je dois produire d'énormes efforts pour rester dans l'égalité, dans l'équanimité, quoiqu'il arrive, et concentrer mon esprit, d'instant en instant, sur la grande shunyata. Certes, c'est l'effort suprême, ultime, celui qui vient après les milliers de petites actions qu'on a posé sur le Sentier tout au long de l'existence. Mais franchement, ça n'est pas une médaille de mérite.

Je me rassure en me disant qu'il y a plein de gens qui n'ont même pas posé une seule de ces petites actions sur le Sentier, leur chemin n'a pas commencé, il se terminera sur place sans qu'ils aient réellement vécu. Mais quand mon cœur est moins encombré de souffrance, je suis plus compatissant, et finalement m'attriste qu'il en soit ainsi. Résultat : dans le plaisir ou la souffrance, il y a toujours de la douleur ! C'est con.

Demeurer équanime dans la contemplation de la Claire-Lumière, voilà ce qui m'est demandé. Débutant, on croit toujours que cela est facile et on sautille d'une joie orgueilleuse à la moindre petite expérience lumineuse. On se fait d'intenables promesses, à soi ou au guru. Et finalement, épuisé par l'ego indomptable, presque tous perdent confiance, critiquent ou se mettent en colère, puis abandonnent. C'est ainsi qu'il est dit (presque méchamment) que les postulants sont aussi nombreux que les grains de sable composant le Gange, et que ceux qui iront jusqu'au bout ne sont pas plus nombreux que les grains tenant sur l'ongle du pouce.

Quand donc viendra l'au-delà de la douleur, la cessation, la paix, le nirvana ? Je suis sur l'ongle du pouce. Oh ! Priez pour moi et "là-bas" nous irons ensemble !

Navjeet

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