Ecole de Adi Yoga - Nantes et Ile de France
 
Jour 380

Jour 380

L'idée du samsara est celle de l'esclavage. L'idée du nirvana est celle de la libération. Mais il y a des méprises à éviter. Le samsara n'est pas mauvais en soi. C'est notre relation aux monde des êtres et des phénomènes transitoires qui pose problème. De son côté, le nirvana n'est pas la disparition du samsara mais la fin de ce type de relation. Ce n'est pas un vide, un néant où il n'y aurait plus de phénomènes, plus d'êtres y compris soi-même.

L'idée du nirvana est engageante, et même merveilleuse car elle sous-entend que nous pouvons travailler avec un terrain de base qui est notre relation au monde. C'est l'assurance qu'il n'existe pas de fatalité, pas de malédiction à vivre dans la souffrance du samsara.

Dès le premier instant de la méditation il est ressenti la mise à disposition de tous les possibles, même si leurs contenus et leurs formes ne sont pas toujours perceptibles. Nous ne pourrions pas méditer et envisager un état de liberté si le samsara n'existait pas. Le nirvana, quant à lui, est "cessation", la fin de notre relation névrotique à ce qui est.

Selon l'enseignement du Lotus Blanc (Saddharmapundarika), nous comprenons qu'il n'existe fondamentalement aucune différence entre le samsara et le nirvana. Lorsque nous atteignons l'éveil, le monde n'est pas évacué mais vécu dans sa pleine réalité, d'où la cessation du samsara en tant que relation maladive avec le monde et non la disparition des êtres et choses. D'une certaine façon, nous pouvons dire que nous ne sommes plus là parce qu'il n'est pas nécessaire d'être là quand tout est présent dans le frémissement de sa propre présence.

Au début du chemin, le nirvana est bien souvent conçu comme un paradis, une échappatoire, une fuite. Mais ce n'est pas grave car la méditation, avec toutes les déceptions qu'elle nous offre, aura vite fait de pointer notre hypocrisie consistant à peindre en doré une vie étriquée et maladive. C'est avec cela qu'il nous faut travailler et nous débarrasser de l'ambition et de l'arrogance.

Dans la perspective du nirvana, il y a de la douceur et de la consolation, l'idée joyeuse d' une reconnaissance de notre être véritable.

One comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *