Ecole de Adi Yoga - Nantes et Ile de France
 
Jour 257

Jour 257

L'autre jour, une femme m'a dit en commentaire : "Merci d'apporter la Lumière dans la douleur..." Carrément ! C'est carrément cela que j'essaie de faire ! Puisque je n'ai en ce moment pas d'autre pays que la douleur, la Lumière doit bien se trouver quelque part, non ? Et si ce qu'elle dit est vrai, je me plais à croire que je fais œuvre utile, car qui ne connaît pas la douleur ? Ça m'a fait du bien et gommé pour un temps le sentiment récurrent de ne servir à rien sur cette planète.

Je voudrais parler des prémisses de la rencontre du mental avec la Claire-Lumière, ou nature fondamentale de l'être.

Bien entendu, chacun peut avoir occasionnellement des flashes de cette nature, et c'eset une aventure très précieuse. Mais les flashes ne servent pas à grand-chose s'ils ne se renouvellent pas régulièrement, augmentent en termes de clarté et surtout de durée. En bref, un bouddha est une personne pour qui ces flashes sont reliés les uns aux autres au point qu'elle vit en permanence dans la contemplation et la jouissance de cette Claire-Lumière. C'est pourquoi il existe la pratique, l'entraînement incessant, la sadhâna.

Mais avant d'en arriver là, il est important de noter que l'esprit se transforme et que nous traversons tous des étapes psychologiques dont la première est l'approche de la vacuité des phénomènes. En effet, une fois que la pression des désirs, des peurs, des attentes commence à se relâcher, la vie peut perdre de son sens à mesure qu'une ouverture dénuée d'orientation se produit. C'est le début de la réalisation de ce que tout, absolument tout est illusoire, impermanent, inconsistant, fabriqué de toutes pièces par le seul esprit, inconscient de sa nature véritable. Pour certaines personnes, c'est effrayant, pour d'autres, c'est déprimant. L'issue dépend beaucoup de la position du mental à ce moment-là. Soit on porte l'attention sur le déficit de réalité, soit on la porte sur l'ouverture spacieuse de l'esprit.

Dans le premier cas, une fois passés les désagrément de la désillusion, cette étape ressemble à une déambulation dans un no man's land et on ne sait où ni comment s'orienter. Rien ne semble définitif, rien ne semble utile. C'est une terre de désolation sur laquelle surgit parfois un espoir, et d'autres fois la tristesse de la désespérance. Comme son nom le suggère, le no man's land doit être traversé. Il faut tenir.

Lorsque l'attention est portée sur l'ouverture, cela est plus joyeux car une sentiment de libération prend place, libération des attachements, des injonctions, de la soumission aux pensées et émotions. L'espace a toujours quelque-chose de joyeux, de pétillant, de respirant, et il n'est pas besoin qu'il soit porteur d'un quelconque message ni de quelque orientation que ce soit. D'ailleurs, c'est structurellement impossible.

Il n'y a pas de bonne ou mauvaise position. C'est une question de personnalité et ces deux voies fonctionnent pour peu qu'on les empruntent avec le véhicule approprié. L'important est seulement d'être averti des premiers passages obligés sur la voie de l'émancipation. Surtout lorsqu'on n'a pas la chance d'avoir un ainé à qui en référer. Voilà, bon voyage !

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