Ecole de Adi Yoga - Nantes et Ile de France
 
Jour 250

Jour 250

Nous sommes dirigés par un malade mental, pardon, par des malades mentaux partout sur la planète. Ils nous conduisent allègrement vers la fin de l'Humanité. C'est peut-être une bonne chose car cela fera des vacances aux animaux, aux végétaux, aux minéraux, bref à tout le vivant qui s'en est toujours très bien sorti au cours des âges, mais spécialement sans nous.

Mais dans ce grand hôpital psychéatrique, il n'y a pas que des professeurs fous et leur personnel, il y a aussi tous les patients qui sont également complètement fous. La pire des maladies mentales est d'être persuadé d'être sain d'esprit.

Du point de vue de la loi d'interdépendance, il est clair que si le monde tourne mal, cela représente un symptôme signant une maladie. C'est un principe de réalité. Alors, au lieu de tenter l'impossible pour se dédouaner de notre responsabilité, nous devrions peut-être étudier la manière hypocrite dont nous trichons sur la réalité de notre propre santé mentale tout en accusant "les autres" de maladie.

Il y a deux manières de réagir à l'apocalypse. La première est d'y voir la fin d'un monde et sa destruction totale, ce qui est pertinent car je l'ai dit, ce scénario n'est pas à exclure. L'autre est d'y voir une opportunité de changement, de renaissance en quelques sortes.

Et relativement à cette dernière hypothèse, je vois aussi deux attitudes possibles. L'une consiste à réagir, ce qui amène à prendre le contrepied des croyances, habitudes et politiques mourantes pour construire un nouveau monde. L'autre consiste à sortir de tout système de pensée et à retourner l'attention vers soi-même, vers l'intériorité avant toute entreprise.

Je crois que la première attitude, la réaction qui est celle en cours parmi les plus optimistes, est extrêmement dangereuse et infantile. Elle ne s'appuie pas sur une étude approfondie des causes et conditions qui nous ont conduit dans l'impasse actuelle mais seulement sur une tentative dualiste et contrastée de contrecarrer les conséquences de ce courant de causes et conditions. Par exemple, prenant conscience que les modes de gouvernance verticaux nous ont conduit à l'échec, nous allons vouloir construire un nouveau monde sur la base de gouvernances horizontales. C'est un projet naïf et sans épaisseur. Imaginez qu'une personne en pousse une autre sur une balançoire mais que cette dernière finisse par tomber. Est-ce une raison valable pour recommencer en la poussant latéralement, ce qui risque fort par se terminer aussi par une chute ? Non, bien sûr.

C'est la seconde attitude, et qui a ma préférence, est celle de l'introspection et du retour vers soi, vers sa propre nature, de façon très intime et même égoïste. Si nous prenons conscience de la vacuité du monde qui est semblable à un rêve (un cauchemar en ce moment), nous prenons conscience simultanément de la substance fondamentale de l'être. Cette prise de conscience crée autour de soi une aura de protection naturelle, un espace immense dans lequel il est possible de créer sur la base de valeurs altruistes et intelligentes, sans effort et le plus naturellement du monde. Et cette aura est contagieuse, et des systèmes nécessaires et sains de croyances, de politiques et de gouvernance au sens large du terme se mettront en place tout aussi naturellement.

C'est la souveraineté de l'être qui doit être au cœur de toute évolution mais cela ne peut arriver sans introspection, sans quête de la nature de l'esprit, sans s'abandonner à la vérité du Réel. En d'autres termes, nous voici aujourd'hui acculés au fait que notre unique salut dépend de l'éveil au sens de la réalisation que vivent par exemple les bouddhas. Nous voici au bout du chemin : nous nous éveillons ou nous mourrons, tous.

Que ce monde soit illusoire doit nous conduire au fait que, puisqu'il en est ainsi, chacun peut engendrer le monde illusoire qui lui convient. C'est ce que nous faisons continuellement mais en général de manière inconsciente. C'est pourquoi chaque être est important, chaque être a l'opportunité constante d'engendrer un monde meilleur car le mouvement qu'il pourrait imprimer par une conscience bonne et intelligent affecte l'univers tout entier. Et si l'impact n'était pas suffisant, au moins pourrait-il se "retirer" dans la perfection de sa propre création.

Ce dernier point est important car nul ne peut à lui seul supporter et encore moins résoudre la misère du monde. Au moins a-t-il l'assurance de son propre salut dans le pire des cas.

C'est ce que nous devrions ressentir, et ce faisant nous vivrions en goûtant les bénédictions de chaque instant, de façon détendue et confiante, même au cœur des pires tourmentes. J'insiste encore sur le fait que chacun doit revenir à l'être, à l'être intime et se tenir là, bien aise, comme un oiseau séchant ses plumes au soleil. Encore faut-il surmonter la peur de la mort du corps et de son ego. Et cela n'est possible, encore une fois, que par le retour à l'intimité du soi, sa vacuité induisant une plénitude inimaginable, vaste et détendue, gommant le temps et le lieu.

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