Je suis venu en ce monde, libre et joyeux, tel un oiseau qui passe dans le ciel sans laisser de trace. Ce fut de courte durée car je vis qu'ils étaient tous ivres. Quand l'un avait cuvé son vin, l'autre s’enivrait.
Tant de malheurs sont survenus de cette orgie samsârique. Et tant de malheurs surviennent encore.
Confiant et en toute innocence, mais exilé en ce monde de soûlards, j'ai dû boire, moi aussi, à la coupe des poisons de l'existence, doutant que mon cœur resterait inaliéné.Mais il en fut ainsi. Emaho !
Puissé-je toujours me tenir fier et amoureux au sein des hordes d'ivrognes aussi bien que celles des dakinis de sagesse.
Je quitterai ce monde, libre et joyeux, tel un oiseau qui passe dans le ciel sans laisser de trace.
