Ecole de Adi Yoga - Nantes et Ile de France
 
Jour 176-182

Jour 176-182

Et me voici de retour ! J'écris de l'hôpital, en chimio... Il fait froid dehors. Ce matin, Enedis a appelé pour venir installer un compteur Linky dont nous ne voulons pas. C'est leur troisième tentative, par courrier, par téléphone. La fille m'a dit que nous aurions des frais pour ce refus. Je ne crois pas qu'ils aient le droit de faire ça. On verra. Dans ce monde prétendûment civilisé, tu n'es plus qu'une marchandise ! Les gens ont vendu leurs corps au gouvernement, vendu leurs âmes au Diable, et vendront bientôt leurs enfants aux eugénistes. Combien et comment sont-ils payés ? Mépris, infantilisation, peur, lobotomisation et un droit dystopique à faire ce qu'ils faisaient déjà librement.

Ces derniers temps, j'ai réalisé que je ne veux pas aller "là". Tout mon être s'y refuse. Et je ne veux pas plus finir dans les "éthers bleus" des merveilleuses dimensions supérieures. Tout mon être s'y refuse. Et puis, n'ayant aucun contrôle sur la course du monde et les folles blagues de l'Univers, la sagesse me recommande de parachever encore et encore le travail accompli. J'aime ce mot qui me rappelle avec envie l'expression sanskrite "anuttara samyak sambuddha" : l'éveil parfait et sans supérieur d'un bouddha. Il me semble que l'achèvement d'une vie qui mépriserait la flèche du temps se terminerait dans un vide sans suite créatrice. A l'inverse, je vois en le "parachèvement" la constitution possiblement laborieuse d'un fond, d'une base saine et puissante, nourricière d'un futur lumineux.

A ce propos, tu me parleras sûrement de la langueur de l'instant présent, guettant en ses arcanes une probable consistance... Ça me va, même si je trouve à cet instant présent une obsolescence immédiate, et qui vaut d'ailleurs pour les passé et futur. C'est pourquoi je préfère la langueur qui donne à l'instant une épaisseur frisant l'éternité, une dimension sentimentale à l'égard de "ce-qui-est". Il est toujours question de vivre l'absolu dans la chair et les folles turpitudes d'une sagesse incarnée.

Tout ce que je raconte dans cet indécent et interminable journal, ma chérie l'a entendu avant. Qu'elle le vive ou pas n'a pas d'importance. Il suffit que cela la passionne comme elle me passionne, elle. Je crois que nous sommes des cadeaux l'un à l'autre.

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