C'est grâce à Louise (yogini que je remercie d'exister!) que j'ai trouvé le "slogan" de cet atelier : le bonheur de l'état ordinaire. En général, du moins dans le tantra bouddhique, on distingue l'état ordinaire de l'état extraordinaire, l'un étant relatif à notre vie quotidienne faites de joies, de peines et d'illusions, et l'autre évoquant l'expérience continue de l'union du Vide et de la Clarté d'où jaillit un frémissement irrépressible de félicité immédiate. Waou! Ca fait envie non?

Cet état extraordinaire n'est pas un paradis, ne procède pas d'une cause (donc inatteignable), et n'est pas une condition hors de notre situation actuelle. Il y est au contraire intégré, je dirais même immergé, par exemple à la façon dont la lumière est inséparable des choses.

Le sentiment joyeux et frémissant qui accompagne l'émergence de la Clarté vide de la conscience est celui du voyageur qui rentre à la maison. Reconnaissance du lieu, retour à l'origine, découverte de soi ou présence à soi-même. La métaphore d'un "retour chez soi" évoque celle d'un retour à une normalité qui ne serait définie par quiconque, ni même par le soi. Le grand soulagement d'être là, vivant, dans la maison-univers est une émotion tellement... ordinaire!

L'état extraordinaire est une source continuellement jaillissante, apportant joie, intelligence et félicité (sat-chit-ananda) dans notre vie quotidienne. Il n'y ni changement, ni réalisation de quoique ce soit. Seulement, tout est différent! Et cela fait... notre ordinaire.

Bien plus qu'un jeu de mot : une incitation à soulever la peau de ses fantasmes pour y contempler ce qui déjà est là!