On m'a demandé pourquoi je ne parle pas et ne propose pas de reïki puisque j'y suis formé, le pratique et le dispense. La réponse est simple : ce n'est pas l'objet de ce blog, ni celui de notre atelier. De plus, le billet précédent devrait éclaircir le fait que je n'aime pas mélanger les genres. Je ne crois pas à une universalité de moyens sotériologiques. Rien ne semble plus fallacieux que ces déclarations idéologiques et sans fondement du type "toutes les religions se rejoignent..." ou encore "nous sommes tous égaux..." (Nous sommes tous égo, ça oui!) Je n'irai jamais apprendre la cuisine à un cuisinier au seul motif que j'ai régulièrement faim tout comme lui. Aussi, l'objectif du reïki est-il particulier au même titre que chaque discipline humaine. Les similitudes ne justifient pas les amalgames. Les amalgames sont à l'origine de la confusion mentale, elle-même source de la viscosité psychologique et sociale qui nous entoure aujourd'hui.

Tout d'abord, le reïki est une technique de soin. Évidemment, il envisage la guérison spirituelle comme finalité de toutes les formes de guérisons (physique, énergétique, émotionnelle, mentale...) Mais dans le contexte du Yoga de la Claire Lumière, c'est la délivrance qui est envisagée, et son rapport avec les différents niveaux de maladie reste anecdotique. Les maîtres du passé disaient à ce sujet : "même infirme, même malade, même vieux, même simple d'esprit ou dans l'indigence... vous irez vers le But." Vous voyez, nous sommes loin de l'idée actuelle de guérison. L'émergence, puis la rémanence de la Claire Lumière suffisent à libérer l'esprit de la souffrance. Vimoksa (délivrance) n'est pas une situation de guérison mais de cessation des processus engendrant et entretenant la souffrance. Il se trouve que "des guérisons" surviennent. Tant mieux! Ce sont des effets corollaires, ou des bienfaits ou des mérites si vous préférez. Mais l'objectif n'est pas là. L'objectif est la cessation de la douleur, la fin de la peur, la délivrance, le nirvâna... Quoiqu'il en soit, le Yoga de la Claire Lumière traite la souffrance, et donc la maladie dans son ensemble. Et cela naturellement. Il n'est pas nécessaire d'avoir une attitude particulière à ce propos.

Il y a quelques mois, je discutais avec un maître de reïki lors d'une réunion de la Fédération. Et je lui disais "Ne crois-tu pas que, si l'on envisage la guérison à la fois dans son ensemble et dans son aboutissement, un praticien devrait travailler à ce que sa seule présence auprès d'un souffrant devienne un jour guérisseuse et porteuse de lumière sans même qu'il ait à bouger les mains?" J'attendais beaucoup de sa réponse. Mais il ne sut que dire. C'était hors-sujet pour lui. Le reïki a donc son propre domaine de compétence que nous ne sommes pas obligés d'essayer d'élargir. C'est pourtant ce qui se passe actuellement. Et c'est aussi pourquoi, il perdra de son efficacité à mesure de son expansion.

D'un point de vue extérieur, tout ce qui s'expanse se dilue. La dilution, dans le domaine humain devient rapidement déliquescence. La singularité de la Claire Lumière Fondamentale est sa présence immédiate et son accessibilité. Mais c'est trop difficile pour moi à expliquer. Disons qu'elle est inaltérable, non-pas comme l'acier trempé mais plutôt comme le ciel que rien ne peut encombrer fondamentalement. L'espace, dimension subtile du ciel, permet à toute chose d'être et de se mouvoir, de grandir, de rétrécir, de naître et de mourir. Il accueille naturellement les malades et les bien-portants, les sages et les fous. Quand la Claire Lumière fondamentale est dévoilée à l'esprit, il vibre à son unisson, et les souffrances s'évanouissent. Mais qu'est-ce qui s'évanouit vraiment? Comment peut-on être simultanément heureux et malade, clair et pauvre, éveillé et idiot, libre et infirme? C'est à chacun de répondre.