Ecole de Adi Yoga - Nantes et Ile de France
 
Jour 77

Jour 77

Hier, ma chérie, en tant qu'accompagnante, s'est fait virer de l'hôpital car elle n'a pas le pass nazitaire ! Quant à moi, j'avais l'impression d'être juste toléré, comme un malfrat ou un sans-papier "qu'on va soigner quand-même mais bon quand-même..." Quant au chirurgien, il m'a bien mangé la tête en me disant qu'il y a moins de risque à se faire vacciner qu'à suivre une chimiothérapie. Tu le crois ça, ce genre de discours pervers et alarmiste ? Ça vole vraiment très bas dans ce milieu qui, encore une fois, est en passe de quitter le monde humain... Ensuite, nous devions voir une assistante sociale dans un autre bâtiment qui a dû prendre le risque contre les consignes de nous recevoir tous les deux. C'est courageux de sa part, elle pourrait se faire virer. Franchement, je ne sais pas ce que je fous avec ces gens-là et dans ce monde-là ! Suis-je vraiment obligé ?

Je sais que mon Yidam me protège et que tout se passera bien et que j'obtiendrai la victoire finale. Ce qui m'attriste pourtant, c'est que nous en sommes réduits à nous battre (pour les rares qui se battent) dans le seul but de survivre au sein d'une tyrannie au lieu de simplement jouir de la vie. Ce n'est pas encore l'horreur. Mais quand cela s'ajoute à des décennies d'efforts pour supporter la méchanceté, la superficialité et la cupidité du monde, ça commence à faire beaucoup. Trop !

Créer dans son cœur, puis autour de soi, un paradis peuplé de sentiments amoureux, éveillés et exaltés quant au "Merveilleux Universel" est un chemin toujours envisageable et que je n'ai jamais quitté et qui a rempli ma vie de lumière. Seulement, je suis un être très ordinaire et le découragement parfois envahit mon âme fatiguée. Je crois que la maladie est un de ces symptômes qui me place sur le fil du rasoir : tu vas tenir et t'en remettre ou bien, fatigué, vas-tu partir doucement poser ta tête sur les genoux du Bouddha ? C'est pour ça, mes chers étudiant.es que vous êtes si importants pour moi et que je pense à vous nuit et jour. Vous êtes l'espoir, la renaissance, le nouveau monde magnifique qui peine à se dessiner ! C'est bien égoïste comme déclaration. Mais qu'aurait donc de problématique un égoïsme qui embrasse tant de monde ? Oui, j'ai besoin de vous, je vous ai donné déjà beaucoup et peux faire encore mieux. Cela n'empêche que je suis vulnérable, comme une fleur fragile dans un champ de fleurs dressant un peu plus haut ses pétales. C'est elle toujours qu'arrache le promeneur distrait.

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