Je fais (presque) chaque matin les exercices de yoga proposés par Serge, mon professeur. C'est difficile mais je m'accroche. J'ai l'impression que cela me redonne de la vie. Vivre chaque jour comme invalide sans "craquer" est dur pour le moral, il faut des nerfs d'acier. Alors, le yoga, très modeste, que je remets en route me fait du bien aussi au moral.
Il y a aussi une masseuse de la Ligue contre le cancer qui vient chaque semaine. Elle me masse les pieds et les jambes et un peu le dos. C'est cool ! C'est la seconde fois dans ma vie que je reçois des massages. J'ai droit à cinq séances gratuites. Elle est étonnée de constater que je n'ai pas d'antalgiques plus forts et me conseille de réclamer quelque chose de plus sérieux, de stade deux. Comme elle est par ailleurs infirmière en oncologie thoracique, elle sait de quoi elle parle. C'est vrai que depuis le début, tous les médecins me laissent souffrir sans intervenir. On dirait qu'ils s'en foutent. Je trouve ça plutôt étrange, malsain en tous cas...
Ce matin, il pleut. Je suis en train de préparer les informations pour les inscriptions à la retraite d'été. Oui, je me sens maintenant en capacité de faire de telles petites activités, avec de l'aide. Le thème sera Vajrasattva et Powa. Si tu ne sais pas ce qu'est Powa, disons en peu de mots qu'il s'agit d'un yoga secret donné par Naropa, un grand pandit indien, et qui concerne la préparation au transfert de la conscience au moment de la mort. C'est un yoga puissant qui permet aussi de réaliser l'éveil pendant cette existence présente. Tout le monde devrait connaître ce yoga, d'autant qu'il est simple et assez facile, et de plus utile de notre vivant. Powa est important et précieux, surtout quand on n'a pas le temps de se préparer à mourir (accident, mort subite, maladie à issu rapide...)
Ce sera la troisième fois que j'enseignerai Powa, et ayant frôlé la mort, je me sens encore mieux armé pour conduire des pratiquants dans ce yoga. J'ai beaucoup plus de choses à transmettre ! 😉 Quant à Vajrasattva, je vous en parlerai une autre fois...
