Mes chéries ! Quand vous serez vieilles et toutes plissées comme des Shar-Peïs -le bide pendant la chatte sèche et les yeux vitreux -vous vous demanderez peut-être ce que vous faites là errant sur cette planète dans votre jus dont la vermine se délecte déjà.
Il sera bien temps !
Pourtant si vous observez bien votre cœur n'y a-t-il pas de courts moments où vous effleure ce néant de vous-mêmes ? N'y a-t-il pas de ces instants suspendus où vous réalisez que vous n'êtes rien ? Juste un "prout" du Cosmos qui attend de vous réabsorber de plus bel pour lâcher d'autres caisses ?
Moi si ! Et je sais que l'instant immortel est celui où on s'abandonne entièrement au Grand Tout. De là je viens et là je retourne. C'est ma maison. Je ne suis donc rien et c'est parfait ainsi. Car il n'existe que ce Tout-là jouissant continument de Lui en ce que je crois être "moi".
Mes chéries ! Vous voulez que vos amants vous remplissent mais vous restez vides. Même satisfaites voyez comme le vide demeure et comme le plein s'en écoule. Nul ne pourra boucher le trou de vous-mêmes car il est le Réel et sans lui rien de coulant ne saurait advenir. N'est-ce pas ?
Si vous pouviez -ne serait-ce qu'un instant vous laisser choir dans votre propre désarroi peut-être que la lumière de votre divinité pointerait le bout de son nez vous laissant pantoises comme émerveillées. Peut-être que vous laisseriez-là ambitions et vanités et iriez danser sous la Lune qui vous regarde tellement !
