Ecole de Adi Yoga - Nantes et Ile de France
 
Les blés mûrs

Les blés mûrs

J'aurais voulu avoir un corps parfait et une vie parfaite. Comme Bouddha. Mais ça n'est pas arrivé. Et pourtant quand je pense à Bouddha à sa beauté à sa pureté à son rayonnement je me dis que ça n'a pas d'importance puisqu'au moins une personne dans l'univers à réussi cela.

J'ai chanté des millions de mantra et pourtant aujourd'hui aucune musique aucune vibration ne surpasse le silence qui coule dans mes veines.

Je me suis tortillé dans des tonnes de postures et pourtant aujourd'hui rien ne surpasse l'immobilité frémissante qui anime tout geste.

J'ai tenu et soutenu toutes sortes de gens de choses et de phénomènes et pourtant aujourd'hui rien ne surpasse la tenue sans saisie de mon esprit.

J'ai effectué des milliers d'heures de méditation et pourtant aujourd'hui rien ne surpasse l'absence même de méditation au sein de la présence.

Le Dharma ? Une tempête de neige fondant dans l'océan de la grande sagesse ! Et pourtant quand je pense à Bouddha à sa beauté à sa pureté à son rayonnement...

Si lumineux est son corps. Sa peau dorée est douce sans une ride et sans le moindre pli. Tous ses poils tournent vers la droite et pas un seul n'en croise un autre. Entre les sourcils une petite touffe blanche qui palpite et émet de la lumière. Toujours au Zénith se tient le soleil : pas d'ombre ici venant amoindrir sa radiance. Sa voix a les inflexions de Brahma et tous les êtres l'entendent selon leur langue. Et je peux mettre ma tête sur ses pieds ou ses genoux. Et je peux l'embrasser comme on embrasse un gerbe de blés mûrs. De lui émanent tant de corps illusoires et purs qu'en tout lieu et tout moment il suffit d'y penser pour que cela soit. Pour qu'Il soit un et multiple.

J'ai la nostalgie de Bouddha et de ses Terres Pures. Je pense à lui chaque instant et il pense à moi en chaque instant. Mais quand je suis là sans rien faire ni vouloir ni craindre il est là Lui aussi. Et je suis moi... moi aussi. Et mon corps est parfait. Et ma vie est parfaite. Et je peux m'embrasser comme on embrasse une gerbe de blés mûrs.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *