Je suis à l'hôpital pour la seconde perfusion. Les choses ne se passent pas très bien. Le site implanté me fait mal quand on passe du produit et le médecins dit que c'est impossible et qu'il y a donc quelque chose d'anormal. Résultat : perfusion directement dans le bras. Et rendez-vous lundi en radiologie pour vérifier le site en détails (dysfonctionnement, fissure, déplacement, etc.) Nous avons perdu une heure, je vais sortir tard.
Ce matin, en me levant j'ai fondu en larmes. De toute façon, c'est dur chaque jour quand je me lève, il se forme une sorte de stress énorme et qui dure une bonne demie heure, comme si je partais pour une exécution ou au front en 14-18. Je ne comprends pas vraiment ce qui fait cela.
Une grande tristesse a donc envahi mon cœur. Je crois que c'est parce que Élodie s'en va en stage pour le week-end. Avant, j'aimais bien quand elle (ou moi) partait parce que le manque nous rapprochait ensuite et nous avions plein de nouvelles aventures à nous raconter. Mais maintenant, c'est différent. Peut-être parce que je suis très vulnérable ? La voir partir, ça fait mal comme quand on coupe un membre à vif. C'est comme si nous étions un gros malabar mâchouillé et qu'on le coupait en deux en éloignant les morceaux l'un de l'autre : au milieu cela s'étire et s'étire encore jusqu'à sentir que ça pourrait rompre. Mais ça s'étire, encore et encore.
Le sentiment de tristesse infini est magnifique. En son intérieur s'ébroue continument une immense lumière, fraîche et sans direction. La même lumière, en fait, que dans la joie infinie. Et je vois bien que toutes ces émotions, que les gens disent "perturbatrices" sont des émanations spécifiques de la Claire-Lumière. Oh ! C'est tellement merveilleux de se lover dans les arcanes secrètes des chatoiements purs et éveillés de l’État Naturel révélées par toutes ces émotions.
J'ignore si je serais en capacité d'écrire ce soir. Donc, fin du billet maintenant. Ciao les amies !
