Inspirer pour être inspiré. Expirer pour être évacué...
Pour réaliser que tout est parfait, pour jouir de la Grande Perfection, on doit être apte à s'auto-évacuer, on doit pouvoir disparaître dans l'expire, se dissoudre, s’évanouir, s'abandonner ! S'il n'y a pas de parité entre l'inspire et l'expire, si l'un est négligé par rapport à l'autre, alors on s'oriente soit vers l'éternalisme, soit vers le nihilisme, ostensiblement. Certains meurent de la vanité, et d'autres de tristesse.
Tenu par les griffes de l'ego malade et vicieux, d'aucun lutte d'arrache-pied pour atteindre ce qui est déjà là. Hélas ! Que de souffrances engendrées par ces vains efforts ! L'effort libéré n'est ni un péché ni une vertu, simplement l'énergie naturelle circulant sous l'impulsion de la conscience nue et adoratrice de Cela-Qui-Est.
Pour qui n'est pas illuminé dans l'instant, il convient pourtant d'entraîner son esprit à dissiper un à un les voiles névrotiques recouvrant la merveille de ce qu'il est, et de Ce-Qui-Est, puisque l'un et l'autre sont entremêlés, enlacés et inséparables.
Aujourd'hui, j'ai retrouvé de l'énergie et ai fait une longue marche dans la Nature avec ma chérie. C'est cependant très difficile de respirer. J'ai l'impression d'avoir une bande d'acier autour de la poitrine et de devoir étirer cette bande pour respirer. Le fait de suffoquer petit à petit est vraiment dur, pour le corps, mais plus encore pour le mental qui a l'impression qu'une force incontrôlable veut le tuer. Mais cela révèle une espèce de force intérieure, incontrôlable elle aussi, prête à tout faire exploser pour survivre, une sorte de "non" vital hurlé à l'étouffement, invitant à déployer une grande énergie pour être "victorieux" à chaque respiration. Eh bien, je n'avais pas prévu d'en arriver là pour devenir un Jedi !
En fait, compte-tenu des grognements que je pousse sans-cesse pour respirer, de maître Yoda je me suis transformé en Chewbacca, mais en moins poilu. A quand Dark Vador ?
Que la Force soit avec toi
