Ecole de Adi Yoga - Nantes et Ile de France
 
Jour 61

Jour 61

Dernier jour. Demain, nous allons voir mes parents et ma sœur qui sont à une heure de route d'ici. Cela m'angoisse un peu car tout le monde est plutôt désespéré. Mon père par exemple aurait tout donné pour prendre ma place, lui qui a déjà bien vécu et s'ennuie un peu dans sa vieillesse handicapante. Je ne sais pas comment je vais me comporter. De toute sa vie, il n'a jamais manifesté de sentiment ni même ne m'a pris dans ses bras. Et maintenant, le voici désespéré et ne sachant comment gérer ses émotions. De mon côté, je voudrais vraiment survivre à mes parents, d'abord pour ne pas les attrister, et ensuite pour pouvoir être assez valide pour assurer leur vieillesse dans la douceur. Cela m'inquiète beaucoup et je suis conscient que je dois remporter la victoire sur le crabe. Évidemment, il y a mille autres raisons valables pour vouloir remporter la victoire.

Ce matin, nous étions encore à la sadhâna, et ce soir également pour un second ganachakra. Mais cette fois, il n'y avait pas de vin (les temps sont durs...) Demain matin, nous ne participerons pas à la pratique pour pouvoir partir de bonne heure.

J'ai pris la pilule offerte par le Lama, l'ai gardé un certain temps sur la langue car c'est très compact, puis l'ai avalé lorsque les saveurs ont commencé à se manifester. Ne croyez pas que je serai guéri demain d'un seul coup ! Ces pilules se prennent en général dans les situations extrêmes de maladie ou de mort. Le but n'est pas de ressusciter mais de permettre à l'esprit de demeurer dans la Claire-Lumière quoiqu'il arrive. Ce n'est pas non plus une question de niveau de sagesse, sachant que même le plus éveillé des êtres peut voir son esprit s'obscurcir sous l'impact de la maladie, ce qui serait regrettable s'il vient à mourir, et regrettable aussi pour maintenir un bon niveau de conscience guérisseuse.

Ce que je peux rapporter de l'expérience, c'est que cette médecine m'a offert plus de clarté, de douceur, de "spaciosité" de la conscience, de tolérance, de compassion et de frémissements extatiques au contact des éléments. Oui, tout cela, un peu en vrac et dans le désordre. Une croyance est née que je pourrais bien guérir par la force de la pensée. Mais il faut rester raisonnable et écouter les médecins; mais en définitive, seul mon cœur décidera. Écouter, pour moi, c'est simplement une collecte d'informations, un peu comme de prendre un repas nécessaire.

En fait, dans mon existence, tout ce que j'ai entrepris en essayant d'être raisonnable, de bien réfléchir, dans les normes, voire légaliste, a lamentablement échoué et engendré beaucoup de souffrances. Au contraire, depuis que je suis relié à mon intuition profonde, ne m'occupe plus du tout du mental et, amusé, le laisse raconter ses carabistouilles, tout ce que j'entreprends réussi de façon incontestable.

Nous avons tous intérêt à écouter notre cœur, et lui seul, même si au début cela peut engendrer d'immenses peurs, voire des pertes de différents genres.

Dans notre jargon, c'est ce que nous appelons la Folle Sagesse. Cela peut aller très loin, et nous rendre très anticonformistes, loufoques, effrayants, asociaux... mais toujours victorieux. C'est le sentier du Guerrier Spirituel où la vaillance côtoie l'humilité. Ces deux qualités unies, tu es invincible !

Ze Pilule...

One comment

  1. Margaït

    « C’est le sentier du Guerrier Spirituel où la vaillance côtoie l’humilité. Ces deux qualités unies, tu es invincible ! »
    Merci Navjeet pour cette très jolie phrase pleine de bon sens !
    Gratitude en nous montrant la voie 😉

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