Ecole de Adi Yoga - Nantes et Ile de France
 
Jour 140

Jour 140

Matin

Une nuit a passé. Je me sens libéré. Réflexions...

Je dois aussi admettre que, depuis bien longtemps j'ai tendance à commettre une erreur de façon récurrente à travers des tentatives régulières à être le plus conventionnel, le plus intégré, le plus "politiquement correct" possible pour m'intégrer à une société que je ressens pourtant en décadence. Cela me conduit régulièrement à des échecs souvent cuisants, des retours de bâton qui devraient m'indiquer que ce comportement un peu paradoxal est peine perdue. J'en tire bien sûr toutes les leçons intellectuellement mais je trouve que ce n'est pas très ajusté à "qui je suis" vraiment. Est-ce le besoin de fraternité ou celui de me faire accepter par ce monde ? Ou alors est-ce une sorte de peur inconsciente de la marginalité ? Des questions qui restent sans réponses satisfaisantes. Mais la plus poignante des questions serait certainement : pourquoi continué-je à me faire avoir ainsi ?

Enfin bref, peut-être est-ce là le travail d'intégration de la Claire-Lumière à l'incarnation dite "Navjeet" qui est demandé (on ne sait pas par qui, d'ailleurs...)

Donc, oui je me sens libéré car je vais désormais faire les choses "à ma sauce" comme on dit. Et mon cœur sautille de joie. C'est une décision spontanée et irréfléchie, et je respire (mentalement pour l'instant). Je vais vivre, et vivre normalement en m'occupant différemment de Navjeet. Je crois que j'ai fait tous les efforts en mon pouvoir pour me focaliser sur lui tel que j'ai été enjoint de le faire. Et je crois que ce sont ces efforts, en ce qu'ils n'étaient pas ajustés, qui m'ont épuisé et réduit mes chances de survie. Comme disait Coluche "j'ai bien tout fait comme il faut que c'est qu'on m'a dit qu'il faut faire..." Et maintenant ?

Si je regarde la réalité en face, c'est assez simple : le crabe s'est épanoui et il prend son pied en quelque sorte. Eh bien c'est au tour de Navjeet de s'épanouir et on verra bien ce qu'en dit le crabe. Et Navjeet aussi. Je ne crois pas qu'une telle maladie ne fasse pas partie de moi, ce n'est pas un agent extérieur du Gouvernement des Crabes. C'est bien moi, je veux dire lui, dans toute la relativité que signifie ce "moi" ou ce "lui". Donc, je vais parler au cancer, à son ARN, lui demander poliment d'inviter l'ADN à corriger le tir.

Cela fait peu de temps que je ressens physiquement que les soins reçus par les mains et le son (comme par exemple ce que me fait ma chérie) sont infiniment supérieurs à la chimie dans laquelle je me suis fourvoyé ces derniers mois. Et aussi ce que certains d'entre-vous font pour moi. La période chimio a en fait masqué ces ressentis, surtout avec l'impact délétère qu'elle a eu sur le système nerveux. C'est une forme d'aveuglément, vous ne trouvez pas ? En élevant un peu ma conscience, ces voiles se dissipent. Sauf cas de force majeure, il ne faut jamais remettre sa vie entre les mains de personnes qui manquent d'un amour gratuit.

Je vois aussi que la seule constante qui a résisté à tout cela, c'est la confiance en tant que la colonne vertébrale de mes choix, aussi crétins auraient-ils pu être. C'est suffisant à justifier temporairement mes choix passés. Cette colonne-là, je la conserve car sa moelle est la Confiance Fondamentale dont je vous parle souvent, une vague innocente et irrésistible venue des profondeurs de la Shunyata (Vacuité), une vague salvatrice qui nous parcourt tous sans exception et que nous devrions accepter et accueillir comme un sein d'abondance offert au bébé affamé.

Oh ! Je me sens si léger ! Et aussi rempli de gratitude envers tellement d'êtres tels que vous et l'Univers enfin !

Soir

Je suis revenu de "l'immuno" (ça ne se dit pas ainsi mais bon c'est pour être clair). Ça a pris deux heures car il a fallu me traiter en plus pour une hyper-calcémie et une déshydratation. Je me sens bien : pas de fatigue, pas d'effets indésirables. Il faut dire que c'est juste le début.

Ceux qui me connaissent savent à quel point j'affectionne la liberté et la protection de confidentialité relative à la vie privée des citoyens. Or, ces piliers fondateurs sont actuellement saccagés par les terroristes du gvt. Le paradoxe est qu'en tenant ce journal, non seulement je me prive délibérément de cette confidentialité médicale à laquelle j'ai (comme vous tous) institutionnellement droit, mais on frise ici la médico-pornographie ! Ceci dit juste pour rappeler que j'en suis conscient et aussi inviter qui veut à décrypter et comprendre le message caché. 😉

Je commence à piquer du nez. Je crois que je ferais mieux de dormir maintenant.

Pour pratiquer le Yoga du Rêve de Naropa, commencez donc le jour par prendre à intervalles réguliers la ferme résolution d’être conscients de vos rêves pendant la nuit. Pour que cette résolution ait de la force et soit efficiente, c'est bien de méditer, mais encore mieux : accomplissez le jour des actions vertueuses empruntes de générosité, de compassion, et des pratiques spirituelles engagées. C'est ainsi que commence le Yoga du Rêve. Vous pouvez vous frotter à toutes sortes de techniques ésotériques avec les nadis, chakras, bindus (...), vous y viendrez un jour, mais devenir "une bonne personne" avec la conscience de la nature illusoire des phénomènes représentent 95% du travail. Je vous assure ! C'est "l'instruction essentielle" du Yoga du Rêve que cachaient souvent les maîtres d'autrefois.

Cela peut en décevoir plus d'un.e, comme je l'ai été au début, et pas le seul ! Moi qui rêvait d'accomplir des miracles... Il faut le dire : le Dharma est une histoire de déceptions continuelles et cycliques. Au cœur du non-espoir surviendront ces friandises comme celles que dévore Ganesh à longueur de journée. Mais une fois tout notre être gorgé de la Félicité, ces "friandises" ont la saveur de cette Félicité, et non l'inverse.

Sur ce... bonne nuit ! 🙂

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