Jour 135

Matin

Bain de gong aujourd'hui. J'ai réussi à charger la voiture tout seul. Dur dur... mais c'est fait. J'espère que j'arriverai à conduire le chant du ÔM. Je vais me bourrer de codéine et de ventoline juste avant et surtout faire confiance. Vanessa et Justine vont m'aider. Merci.

Les neuropathies s'intensifient. Il est temps que ces traitements s'arrêtent, d'autant que d'après ce que je comprends cela peut atteindre le système nerveux central et même les fonctions cognitives. Je pense avoir perdu une bonne partie de la proprioception qui déjà n'était pas terrible. Heureusement qu'au-delà de ces aspects fonctionnels il existe des dimensions bien plus subtiles, éthériques devrais-je dire, qui elles, restent inaltérables. Il faudrait vraiment apprendre aux enfants à ne pas perdre et au contraire à continuer d'épanouir au-delà de l'enfance l'accessibilité à ces dimensions au lieu de leur bourrer le crâne de données formatées plutôt inutiles et qui bloquent en général leur épanouissement. Mais si les parents ne s'y mettent déjà pour eux-mêmes, comment faire ?

Soir

I win ! Grâce à la participation de mes aides j'ai pu apporter plus d'objets et organiser la salle de façon plus agréable. J'ai cru que je n'y arriverais pas car dès l'installation j'ai eu des gros vertiges et une telle oppression dans la poitrine que je me suis vu dans l'incapacité totale de faire l'atelier. Mais si ! Tout s'est passé à merveille (dixit les filles) et il y avait beaucoup de monde. Depuis un an, chaque atelier est composé d'au moins un tiers de nouvelles personnes dont la plupart n'a jamais reçu de bain de gong. Cela m'oblige à expliquer un peu de quoi il s'agit. C'est important car cette technique n'a que peu à voir avec le showbiz et les représentations spectaculaires à la mode et moins encore avec la relaxation sonore. C'est un travail de métamorphose, de transformation radicale et non de caresses dans le sens du poil. On est pas là pour se faire des bisous dans le cou. Vous me connaissez. 😉 Enfin, cette singularité ne vient pas de moi ou de ma personnalité mais bien de la proposition de Yogi Bhajan, tantrique par définition.

Les drogués des sensations fortes ne peuvent qu'être déçus mais découvrir par là qu'ils sont coupés du Réel et de leurs émotions. Donc, ça peut fonctionner aussi pour eux s'il ont un peu d'ouverture d'esprit. Car il faut le dire : quand tu es vraiment connecté à la Vie, c'est bien là que se révèle "la sensation forte ultime" et tu n'as pas besoin d'en rajouter. Tu ne veux pas en rajouter, car les sensations fortes artificiellement produites deviennent bien souvent des obstacles aux frémissements irrépressibles qu'engendrent le fait d'humer le parfum d'une fleur ou de plonger son regard dans les yeux d'un enfant.

Bref, je suis rentré sur les rotules comme on dit, mais mon cœur a "traversé la forêt, droit et fier comme un Roi après la victoire" tel que je l’évoquais hier. 😉