Ecole de Adi Yoga - Nantes et Ile de France
 
Jour 133

Jour 133

Lundi, mon pote Jean-Baptiste qui a lui aussi un crabe va venir me rendre visite. Tu te rappelles, je t'en avais parlé il y un mois ? J'ai déjà installé une grosse bouteille de bière dans le frigo ! 😉

Sinon, je suis en ce moment à l'hôpital pour la chimio. Alors, il se peut que je ne m'étende pas trop. Sauf dans le fauteuil... Depuis une semaine, je saigne du nez constamment et j'ai des caillots de sang dans les narines, surtout le matin. Ça doit être les anticoagulants qu'une infirmière m'injecte en piqure tous les jours. Depuis le temps, me voici en mode passoire.

Et dimanche, en route pour un bain de gong. Il y a déjà beaucoup d'inscrits. Chouette ! Le cours en ligne du mercredi soir que Justine tiens à ma place a eu du mal à démarrer. Mais ça y est, les élèves arrivent maintenant. Beaucoup n'ont n'a pas renouvelé leur abonnement, y compris en présentiel, certains parce que je me fais actuellement remplacer. C'est flatteur pour mon ego mais je trouve cela vraiment regrettable. Justine et moi, "soudés" dans le Dharma et le Yoga, devrions être considérés ensemble et au-delà de ce genre de discrimination. Certes, nos personnalités sont différentes, mais c'est le même message et la même technique qui est proposée. Je pense que s'attacher à un enseignant au point de snober un ou une remplaçant.e n'est pas sain et participe d'une approche superficielle de l'enseignement.

Quand je reviendrai, d'autres partiront-ils parce que Justine ne sera plus à la barre ? Ce serait vraiment dommage. Yogi Bhajan a souvent répété qu'il voulait enseigner en Occident pour former des enseignants et non pour accumuler des élèves. Et il a bien tenu ce rôle tout en cassant des systèmes ancestraux, à mon avis devenus obsolètes. Ce temps-là est révolu à son tour et il faut passer à autre chose puisque désormais il existe plein de professeurs de Kundalini Yoga, voire trop. Ce qui ne changera pas en revanche est cette belle opportunité de permutation naturelle et libre des rôles selon les nécessités du moment, faisant d'un enseignant un élève et réciproquement. Sans tomber dans l'idéologie de la "gouvernance horizontale", cette ouverture totale fondée sur la reconnaissance des souverainetés et talents individuels est le terreau du nouveau monde que nous avons à construire à l'aube de l’Ère du Verseau.

Cette approche interactive, m'a incité avec le temps, et quand cela est possible lors des formations de Gong, à éviter de proposer une sadhâna le matin, ce aui ouvre la porte à d'autres initiatives portées par les stagiaires eux-mêmes. La sadhâna de Kundalini Yoga n'est d'ailleurs pas le propos de la formation. Je préfère m'accorder à cette autre réalité : les trésors cachés ou avérés que chacun possède au fond de soi et qui peuvent servir la communauté. Une "Sangha des temps modernes" est une communauté de frères et de sœurs et non un système pyramidal d'êtres quasi-dégenrés sous la coupe d'un "sachant". D'ailleurs, cela n'empêche pas les plus avancés de manifester un certain leadership, mais au moins est-ce naturel et justifié plutôt qu'artificiel et fondé sur des rôles préétablis. Dans un système pyramidal, en politique comme dans le monde de l'entreprise, ce sont souvent les plus crétins qui accèdent aux postes élevés, ce qui permet de maintenir une certaine forme de servitude.

De toute façon, la relation "maître-disciple" est une relation intime et hors-système, elle n'a donc pas besoin d'un cadre formaté pour s'établir et s'épanouir.

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