Comme une mère porte son enfant...Quoi de merveilleux?

L'esprit, ou la plus ordinaire des consciences a la capacité de se reconnaître lui-même. Il possède tout le potentiel de clarté nue et simple de la Connaissance. Il peut, d'un instant à l'autre, se rencontrer lui-même et demeurer là, lui-même en lui-même, sans complication, dans le bonheur vaste et ouvert de sa propre présence.

Aussi, peut-on déclarer que "tout est là depuis le début", que tout ce qui existe en nous et autour de nous est le matériau fondamental de notre propre éveil, et pour le moins de notre bien-être ou de notre bien-vivre. Si la méditation existe, ce n'est certainement pas pour devenir un être supérieur, et encore moins pour découvrir ou fabriquer un monde meilleur. L'être supérieur, le saint, le bouddha... c'est vous! Le paradis, la terre pure, le Walhalla... c'est ici! Sous cet angle, la méditation est complètement inutile. C'est comme tenter de regarder ses yeux ou espérer que la main puisse se saisir. La méditation est utile lorsque vous ignorez cela, lorsque la conscience en son état naturel vous est étrangère. La méditation est donc l'expérience directe de la conscience. Ce n'est pas l'expérience du mental ou de la pensée pour laquelle il n'est d'ailleurs pas besoin de méditer, mais la reconnaissance de la conscience elle-même par elle-même.

Nous devons débarrasser l'esprit de ses toiles d'araignées. La méditation commence donc par le fait de se détendre, le plus complètement possible, afin de voir ou d'entrevoir ce qui s'élève en lui. En comprenant comment fonctionnent les pensées et les émotions, on acquiert cette profonde certitude que l'esprit est bien plus vaste et ouvert que ce qui se trame en lui. L'esprit est conscience, et rien que cela. Tout le reste s'élève en lui et y retombe, tel les les innombrables vagues de l'océan. Ceci est la Vue qui garde sur le Chemin.

Les nuages qui s'amoncellent dans le ciel de la conscience, parfois se dispersent, parfois se transforment. Mais à la différence de l'esprit, le ciel n'est pas conscient. La conscience est notre privilège d'humanité. Nous pouvons étudier et comprendre la nature de la relation entre l'esprit et ses productions mais cela ne nous renseigne pas sur l'essence même de la conscience.

L'essence de la conscience, seule la conscience la sait. Enlevez-lui ses objets : elle demeure. Encombrez-là : elle demeure.

Vous pouvez même la maltraiter, la mépriser, l'oublier, la manipuler, la rejeter! Jamais elle ne vous abandonnera ou deviendra indisponible. Jamais elle ne vous trahira. La conscience est là, nuit et jour, rien que pour vous. Comme une mère porte et chérit son enfant. Comme une lampe dans la pénombre, un feu ardent au froid du Nord. Elle est plus précieuse encore que le nectar divin. Le nectar peut être perdu, caché, volé ou devenir introuvable. Pas la conscience.

En se libérant des artifices de la pensée, en se nettoyant de l'imposture des savoirs, en calmant son cœur des obsessions vaniteuses, Elle luit et vibre de joie, d'intelligence et de félicité.