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Le corps physique garde dans ses cellules tous les troubles du corps émotionnel qui garde les troubles du corps mental qui garde les troubles de l'esprit.

Pourtant, en son ultime essence, l'esprit est sans trouble, sans forme, sans allée ni venue. Il est comme le ciel infini et pur traversé de nuages sporadiques, comme l'immense océan effleuré de cormorans pressés, comme une femme magnifique qui se pare de voiles.

Reconnaissant les formes comme illusions mais non-moins réelles apparitions, nous pouvons remonter l'échelle des obscurcissements ou tout aussi bien la descendre. Cela n'a pas d'importance. Découvrir le corps comme temple sacré du divin, ou bien découvrir l'esprit comme temple sacré de l'humain, quelle différence?

Par l'établissement furtif du samâdhi, il n'est pas certain que le corps change immédiatement. De même pour le mental ou les émotions. Processus inversé, petit à petit, le mental se nettoie, puis le corps émotionnel, puis le corps physique. L'effacement des obscures mémoires cellulaires arrive en dernier. C'est pourquoi, lorsque la Clarté se fait jour, nous devrions garder confiance, faire preuve de patience et abandonner l'effort et son stress assoiffé au profit de la Présence.

De même que les vagues viennent à bout des plus dur rochers, de même les incessantes rencontres avec la nature de l'esprit viennent à bout des plus noirs karma. Lorsque, éclairés par la douce lumière de samâdhi, nous comprenons cela, tout est plus facile, nous sommes plus tendres, plus ouverts, plus sereins et aimants. Un peu comme des prisonniers signant les documents qui valident leur libération. Là, le bureau crasseux de la prison et ses ténébreux geôliers nous importent tellement moins!